La sensibilité à la perte

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Ce test simple a été mené lors d’une expérimentation par Amos Tversky et Daniel Kahneman [1].

  • Lorsque la loterie qui vous est proposée comporte un gain72% des individus choisissent l’option A qui vous donne 100 euros avec certitude [2].
  • En revanche, lorsque la loterie comporte un risque de perte, seuls 36% des gens choisissent l’option A qui vous condamne à une perte certaine de 100 euros [3].
Ce qui est frappant, c’est qu’en terme d’espérance de gains, les deux problèmes sont totalement équivalents  ! [4].
 Comment expliquer ces résultats ?

Dans notre vie quotidienne, nous n’évaluons pas les perspectives de gains et les perspectives de pertes de la même façon.

  • Dans les loteries, les perspectives sont évaluées par rapport à la richesse initiale – 300 ou 500 euros – et non de façon absolue en terme de richesse finale nette. La richesse initiale forme ce que Kahneman et Tversky appelle un point de référence.
  • La préférence marquée pour l’option certaine A (dans le cas d’un gain) et l’option risquée B (dans le cas d’une perte) indique une propension des individus à prendre davantage de risques dans le domaine des pertes pour éviter une perte certaine.

C’est ce qu’on appelle « l’aversion à la perte ».

[1] Tversky A. et Kahneman D., 1986, Rational choice and the framing of decisions, Journal of Business, 59, p. S251-278.

[2] Contre 28% qui choisissent l’option B.

[3] Contre 64% qui choisissent l’option B.

[4] Vous avez le choix dans les deux cas entre une loterie qui vous donne 400 euros avec certitude (A) contre une loterie (B) qui vous donne une chance sur deux de gagner soit 500 euros soit 300 euros.