Daniel Kahneman, né en 1934, décédé en 2024, a obtenu le prix Nobel d’économie en 2002, en collaboration avec l’un des pionniers de l’économie expérimentale, Vernon Smith.
Il est l’un des rares auteurs, aux côtés de Herbert Simon, à avoir été honoré sur le plan académique simultanément en économie et en psychologie [1].
Daniel Kahnemann amorce, dans les années 1960, une longue collaboration avec le psychologue mathématicien, Amos Tversky (1937-1996), dont résulteront, à partir de 1971, de nombreux articles qui lui vaudront le prix Nobel [2].
Les travaux de ces psychologues remettent en cause la valeur explicative du calcul des probabilités dans les comportements risqués des agents économiques, en se focalisant notamment sur la notion d’heuristique (de représentativité, d’ancrage ou de disponibilité).
Ils participent, avec la collaboration de Richard Thaler et de Jack Knetsch, à l’émergence de la “finance comportementale” en soulignant le rôle des affects, de l’intuition ou des phénomènes collectifs dans la conduite des marchés financiers.
Plus récemment, Daniel Kahneman s’était tourné vers la psychologie hédoniste qu’il définissait comme « l’étude de ce qui rend l’expérience de la vie plaisante ou déplaisante » [3].
[1] Il a reçu en 2007 le Prix de l’Association Américaine de Psychologie pour l’ensemble de son oeuvre.
[2] Qu’il aurait sans doute partagé avec son ami si celui-ci n’était décédé quelques années plus tôt.
[3] Kahneman D., 1999, Well-being : The foundations of hedonic psychology, Diener E. et Schwartz N., Russel Sage Foundation.