L’heuristique de représentativité indique une tendance à généraliser un jugement à partir d’un cas particulier.
La représentativité concerne donc la façon dont nous traitons l’information à notre disposition.
- Imaginez que je jette une pièce de monnaie (non truquée) en l’air à 6 reprises et que la séquence enregistrée soit la suivante :
- Pile, Face, Pile, Pile, Pile, Pile, …
- Imaginez que je vous demande maintenant de quel côté va tomber la pièce au prochain lancer.
- Sans doute avez-vous envie de répondre “Face” parce que vous pensez que la séquence successive de “Pile” va se retourner…
- Ou, au contraire, vous pensez que la série va se poursuivre et vous répondrez “Pile”…
Sachez que dans les deux cas, vous vous trompez ! Vous pensez que la séquence est “représentative” de quelque chose qui a du sens. Vous utilisez de fait abusivement une “loi des petits nombres” qui n’existe tout simplement pas !
Pourquoi ?
Parce que les lancers étant indépendants, la pièce a une chance sur deux de tomber sur “Pile” ou “Face ”, c’est ce que nous dit la “loi des grands nombres”, qui s’applique lorsque l’on considère un nombre très important de lancers.
Il n’y a donc aucune raison d’avoir une préférence pour “Pile” ou “Face”, du moins sur le plan statistique.
Et, pourtant, difficile de résister à la tentation…
Ainsi, sur les marchés financiers, on peut identifier les traders “momemtums” qui pensent (peut-être à tort) que la tendance du marché va se prolonger ou les “contrarians” qui estiment qu’elle va se retourner… [1]
L’heuristique de représentativité implique donc une utilisation erronée des statistiques, comme le montre également le cas de Linda, du jeu de dé à 6 faces ou encore du test du QI.
[1] Voir à ce sujet, l’ouvrage de Mickael Mangot.