La perception des probabilités

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  • Les économistes supposent que les individus appréhendent l’univers des probabilités comme le ferait un (très bon) statisticien.
  • De nombreux tests réalisés par les psychologues et les économistes depuis une cinquantaine d’années montrent qu’il n’en est rien.

En particulier, d’après Daniel Kahneman et Amos Tversky, les individus ont tendance à déformer (à leur façon) l’espace des probabilités.

C’est la raison pour laquelle ces auteurs introduisent une fonction de pondération qui permet de passer des probabilités objectives aux probabilités subjectives.

  • Ceci signifie que nous attribuons des poids différents aux probabilités selon les gammes de probabilités auxquelles nous sommes confrontés [1].
  • Comme le montre le graphique ci-dessous dans le portfolio, nous avons tendance en général à sur pondérer les probabilités faibles et à sous-pondérer a contrario les probabilités fortes.
  • Ceci permet d’expliquer (notamment) les résultats du fameux paradoxe d’Allais : la différence entre un gain certain et un gain probable (loteries A et B) nous paraît bien plus importante qu’une différence comparable dans la gamme des probabilités intermédiaires (loteries C et D) [2].

[1] Par exemple, un même écart de 10 pour cent sera perçu bien différemment selon que l’on passe de 10 à 20% ou de 80 à 90%.

[2] Par exemple, une différence entre 9 chances sur 10 de gagner et un gain certain me paraît beaucoup plus forte qu’une différence équivalente entre 2 chances sur 5 de gagner et 3 chances sur 5.

Portfolio