En théorie, l’individu est rationnel et toujours à la recherche de la maximisation de son intérêt personnel (i.e, égoïste).
Une abondante littérature montre cependant que la rationalité est très incomplète et que l’individu nourrit des préférences sociales.
L’article des économistes Gary Charness et Matthias Sutter [1] s’interroge sur le processus de décision collectif :
Serions-nous plus rationnels lorsque la prise de décision s’effectue en groupe ? [2]
Dans leur étude expérimentale, le jeu de l’investissement, celui du concours de beauté ou encore le paradoxe de Linda ont été proposés à des groupes de joueur (3 ou 4) pour évaluer la rationalité du groupe et la comparer à celle d’individus isolés.
Conclusion :
- l’étude montre que les groupes sont moins sujets aux heuristiques que les sujets isolés (et donc plus rationnels) ;
- ils sont également plus égoïstes ;
- en conséquence, la prise de décision collective affaiblit le potentiel associé à la coopération ou à la confiance, ce qui diminue les gains attribués à chaque joueur.
[1] Charness, G., & Sutter, M. (2012). Groups make better self-interested decisions. Journal of economic perspectives, 26(3), 157-176.
[2] Pour une synthèse récente de cette question, voir l’article de Charness, G., & Chen, Y. (2020). Social identity, group behavior, and teams. Annual Review of Economics, 12, 691-713.