Le refus de la duperie

Lors d’une expérimentation, la crainte du psychologue est que le participant, s’évertuant à comprendre l’objectif de l’expérience, ne trouble les résultats d’une étude en modifiant son comportement pour se conformer (ou non) aux attentes supposées de l’expérimentateur.
  • En psychologie, une parade consiste à cacher le véritable objectif de l’étude au participant, c’est-à-dire à le duper.
  • De nombreuses expériences en psychologie sociale, comme celles de Stanley Milgram ou de Solomon Asch, ont rendu nécessaire et justifié ce mécanisme de duperie.
  • Le mécanisme s’est ainsi étendu à de nombreuses expériences et fait partie de la pratique courante en psychologie.
Pour les économistes, au contraire, il est indispensable que le participant soit informé avec exactitude de l’objectif de l’expérience et de son déroulement.
  • L’argument donné par les économistes est que la duperie conduirait à fausser nettement le comportement de sujets qui douteraient de la véracité de l’expérience et qui seraient amenés à revenir à plusieurs reprises au sein du laboratoire.
  • Le principe de duperie, très exceptionnel en économie expérimentale, doit ainsi être justifié et limité au strict nécessaire [1].

[1] Pour une discussion, le lecteur pourra consulter l’article de BONETTI, S. [1998], Experimental Economics and Deception, Journal of Economic Psychology, 19, p. 377-395.