Le conformisme normatif

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Il vous est sans doute déjà arrivé de tenir la porte ouverte à une personne qui venait juste après vous (par exemple, en sortant d’une salle de cinéma). Il s’agit en fait d’un comportement très courant. On pourrait ici supposer que vous vous conformez à une norme.

C’est pourtant inexact. Il est plus juste de dire que vous respecter une norme de réciprocité. Vous tenez la porte à celui qui est derrière vous essentiellement parce que celui qui vous précédait l’a fait pour vous !

Si vous vous conformiez à cette règle de politesse, on ne voit pas pourquoi vous ne le feriez pas pour tous ceux qui viennent après vous et vous finiriez portier ! En somme, dans la réciprocité, il y a un aspect stratégique que l’on ne retrouve pas dans le conformisme normatif.

En économie, le conformisme intervient en particulier lorsque l’on suit une décision adoptée par d’autres par crainte de leur désapprobation ou parce que l’on recherche au contraire l’approbation sociale. Cela vient du fait qu’il existe de très nombreuses situations dans lesquelles mon intérêt individuel va à l’encontre de l’intérêt collectif  :

  • par exemple, nous avons tous bien conscience qu’il serait préférable d’utiliser les transports en commun pour limiter la pollution mais nous préférons tout de même prendre notre voiture car c’est plus confortable !
  • de même, en période de sécheresse, chacun est censé faire des efforts pour économiser l’eau, mais après une journée harassante, une douche longue et délassante est la bienvenue.

Sous la pression sociale, des acteurs économiques “individualistes” peuvent ainsi être amenés à aller contre leur préférence privée : on renonce à l’achat d’un 4×4 ou à des trajets en avion trop fréquents, on coopère davantage au sein de son entreprise que l’on ne souhaiterait le faire, etc.

L’influence sociale peut ainsi favoriser le bien-être collectif.

Pour étudier le conformisme ou la réciprocité, les psycho-économistes utilisent des jeux de dilemmes sociaux. Placés dans des conditions expérimentales, un participant a le choix entre privilégier son intérêt individuel ou faire le choix du collectif. Sur le plan théorique, un individu rationnel choisit de défendre ses intérêts. Expérimentalement, de nombreuses études montrent cependant que les individus coopèrent volontiers dans ce genre de contexte.