Joseph Schumpeter

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C’est en tant qu’historien de la pensée économique que Joseph Schumpeter (1883-1950) prend une place au sein des penseurs qui ont perçu l’apport central de la psychologie à l’économie.

Dans son Histoire de l’Analyse Economique (1954), Schumpeter retrace les débats qui conduisent à l’avènement de la « valeur utilité » : sous la houlette de Walras et de Pareto, la théorie des valeurs fondée sur l’utilité se réduit à une logique des valeurs qui évacue la psychologie des valeurs revendiquée par Carl Menger [1].

Au début du 20ème siècle, dans un contexte marqué par les progrés de la psychologie expérimentale et l’émergence de la psychanalyse, Schumpeter entrevoit l’apport de la psychologie à l’économie :

  • « Si la psychologie doit rendre quelque assistance effective à l’économie, les économistes ne doivent évidemment pas négliger la psychologie expérimentale, surtout la partie concernant la mesure des sensations. » [2]
  • « Si nous cherchons comment les consommateurs en viennent à se comporter comme ils le font (…) des propositions psychologiques particulières deviennent pertinentes. Nous devons effectivement recourir à tout ce que la psychologie professionnelle moderne pourrait nous apporter, dans toutes les variétés, du Freudisme au Behaviorisme  ». [3]

[1] Pareto estime en effet que « l’économie politique pure a beaucoup intérêt à s’appuyer le moins possible sur la psychologie » d’après Colin Camerer [2005] cité dans Massin [2011], La notion d’addiction en économie : la théorie du choix rationnel à l’épreuve, Revue d’Economie Politique, 121, p. 713-750.

[2] Schumpeter [1954, tome 3, p. 398].

[3] op. cit., p. 399